"Le bitcoin devient un danger pour le système monétaire et financier et pour les citoyens"
En termes d'alternative monétaire, la valeur ajoutée de cette crypto-monnaie par rapport aux moyens de paiement existant est nulle, analysent les économistes Nicolas Dufrêne et Jean-Michel Servet.
Tribune. L'histoire monétaire est traversée d'expérimentations, d'évolutions et… de flashbacks. Cachées sous des vêtements techniques, certaines « innovations » constituent en réalité de dangereuses régressions. Ce fut le cas, par exemple, du Coinage Act de 1873 aux États-Unis. Cette loi entérine l'abandon du bimétallisme en restreignant l'usage monétaire de l'argent au seul profit de l'or, soi-disant pour protéger la valeur de la monnaie. Le résultat a été une réduction de la masse monétaire et une grande dépression économique. Aujourd'hui, un nouveau danger nous guette : la fascination pour le bitcoin, qualifiée « d'or numérique ».
Car si l'or est bien une « relique barbare », selon l'expression de John Maynard Keynes (1883-1946) – le métal jaune n'exerce aujourd'hui qu'un rôle de réserve de valeur –, sa version 2.0 n 'est certes pas plus utile, mais elle est beaucoup plus dangereux. Le bitcoin a certes joué un rôle clé dans l'essor de la blockchain, ce système numérique de certification et de sécurisation des échanges, mais il se développe aujourd'hui sans lui. En dehors de cela, cela devient un danger pour le système monétaire, financier et même pour l'égalité entre les citoyens.
A priori, El Salvador must continue international exchanges in dollars, because if the exchanges are made in Bitcoin against currencies, given the extreme volatility of Bitcoin, I find it difficult to see how this can work. We only have this volatility if we consider the exchange rate against another currency. In theory, if we never left the system, i.e. if all transactions were done in Bitcoin, we paid salaries in Bitcoin, etc., we would not see these volatility problems.